Arrivé ce lundi 24 juin 2024 à N’Djaména, le président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est élevé à la dignité de Grand-Croix dans l’ordre national du Tchad, la distinction la plus élevée de la République du Tchad, par son homologue tchadien Idriss Déby Itno.

C’est dans l’après-midi de ce lundi que l’avion transportant le chef d’Etat congolais a atterri à l’aéroport international Hassan Djamouss de N’Djaména. L’hôte est accueilli par une délégation conduite par le chef du gouvernement, Amb. Allah-Maye Halina. Après quelques minutes de civilités, le chef de l’Etat congolais et sa suite seront conduits à la présidence de la République du Tchad où un dîner a été offert à son honneur. Il est élevé ensuite à la dignité de Grand-Croix dans l’Ordre national du Tchad, une récompense pour son implication dans le processus de transition. « Cette visite revêt un caractère spécial » et « nous la plaçons sous le signe de la reconnaissance et de la fraternité. Votre nom et celui de votre pays sont, désormais, étroitement liés à l’histoire de notre pays, notamment celle de la transition dont le processus vient de s’achever, en surmontant moult difficultés », précise le président tchadien. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo aura été selon son homologue tchadien un soutien de taille pour la transition. « Notre transition était particulière, elle a été menée dans des conditions exceptionnelles et rien n’était gagné d’avance. Et dans un monde où les calculs et les enjeux géostratégiques s’entremêlent, il est rare de trouver des leaders imbus d’une sincérité et d’une humanité profonde », ajoute Idriss Déby Itno.

Pour lui, l’accord de Kinshasa, « n’a pas été une simple formalité » tout comme le président de la Rdc qui aura été « plus qu’un simple facilitateur ». « Vous avez été l’âme et le cœur de ces pourparlers. Votre capacité à écouter, à comprendre et à trouver des solutions là où, d’autres voyaient des impasses, nous a particulièrement marqués(…) », révèle Mahamat Idriss Déby Itno qui rappelle que le Tchad est plus que jamais reconnaissant. « En guise de remerciement et de reconnaissance, nous allons baptiser une avenue en votre nom (…) » et « allons procéder à la signature des accords afin de renforcer notre coopération. Par ces accords, nous voulons donner une nouvelle impulsion à nos relations qui sont appelées à se consolider dans des domaines vitaux et dans l’intérêt bien compris de nos deux nations », annonce-t-il. .

Honoré, le président de la République démocratique du Congo salue le dévouement de la classe politique et du peuple tchadien. « En ma qualité de facilitateur de la CEEAC, j’ai eu le privilège de travailler aux côtés des leaders dévoués et de citoyens résolus à faire prévaloir l’intérêt national au-dessus des divergences. Cet état d’esprit s’est illustré dans le chef des autorités de transition par plusieurs initiatives courageuses et salvatrices notamment la levée de mesure de suspension contre un nombre de partis politiques, la prise de la mesure de la grâce en faveur de des personnes condamnées, la promulgation de la loi d’amnistie, le retour des exilés politiques et leur intégration dans les institutions de la transition », témoigne Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. D’après lui, l’aboutissement de ce processus a été marqué d’un côté par l’organisation de la présidentielle du 6 mai dernier, et de l’autre par la prestation de serment et l’investiture de Mahamat Idriss Déby Itno en tant que chef d’Etat démocratiquement élu de la République du Tchad, mettant ainsi fin à trois années de transition. « Cette expérience a été pour moi une leçon précieuse de résilience et de patriotisme. Nous avons ensemble démontré que lorsque les africains se lèvent pour défendre leurs idéaux de paix, de justice et de développement, aucun obstacle n’est insurmontable. Je voudrais rendre hommage au peuple tchadien dont la résilience et la détermination dans la quête de la paix et de la stabilité demeurent une source d’inspiration pour toute notre région », s’est-il félicité, tout en rappelant que l’engagement, la patience et la volonté de dialogue du peuple tchadien ont été « essentiel pour franchir les étapes difficiles de ce chemin vers la stabilité ».

Stanyslas Asnan