Un atout pour lutter contre le chômage des jeunes  

Le CEFOD a organisé une conférence-débat sur le thème : « l’éducation à l’entrepreneuriat en milieux scolaire et universitaire : l’expérience du jeu d’entreprise BAYAMIGO », le mercredi 11 décembre 2019 dans la salle multimédia pour développer chez les jeunes l’esprit d’entreprise.

 

Cette conférence-débat délivrée par Dr Ivan Djossa, enseignant-chercheur à la Faculté de Sciences Sociales et de Gestion (FSSG) de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC), a vu la participation de plus de 200 jeunes issus des milieux scolaire et universaire, et de 15 responsables d’établissements secondaires partenaires du CEFOD. Comment développer l’esprit d’entreprise et les compétences entrepreneuriales chez les jeunes en milieux scolaire et universitaire ? Telle est la question qui a servi de fil d’Ariane à l’ensemble de la communication. 

De l’avis du conférencier, l’entrepreneuriat, qui est le phénomène d’émergence de nouvelles opportunités créatives de valeur économique ou sociale, impulsé et rendu possible par l’initiative et la dynamique d’un Homme, mérite une attention particulière dans une Afrique en proie au chômage. En effet, selon les données chiffrées de la Banque Mondiale de 2017, les jeunes de 15 à 24 ans représentent 60% de l’ensemble des chômeurs en Afrique. Les initiatives de lutte contre le chômage définies par les pouvoirs publics ont du mal à fonctionner efficacement alors que s’accroît le nombre de nouveaux diplômés sur le marché de l’emploi. L’amélioration de l’environnement des affaires, l’accroissement des investissements, la création d’emplois, la promotion et l’accompagnement de l’auto-emploi des jeunes constituent des avancées certes, mais les diplômés restent confrontés à quelques obstacles majeurs : le manque de compétences, le manque d’expérience professionnelle, les insuffisances dans la promotion de l’esprit d’entreprise, le non-accès aux informations et aux sources de financement, etc. 

Former les jeunes à identifier les opportunités 

Face à ce tableau peu luisant, il urge de former les jeunes à l’esprit d’entrepreneuriat, afin qu’ils soient à même de trouver des solutions innovantes, à partir des ressources locales, aux problèmes de leurs sociétés. Car, selon le conférencier, « la diversité des initiatives entrepreneuriales participe à une satisfaction des besoins de la société en matière d’emploi, de santé, de lutte contre les exclusions ou les inégalités sociales ». Mais les jeunes, poursuit-il, ne peuvent percevoir cette logique que s’ils sont encouragés à identifier les opportunités d’affaires dans leur environnement familial, éducatif ou socioculturel. L’intégration des praticiens dans les cycles de formation, les récits de vie et les vidéos relatant l’histoire réelle de certains entrepreneurs, les simulations et les jeux de rôle sont, entre autres, des stratégies que l’on peut valoriser pour aider les élèves et étudiants à développer et à expérimenter les attitudes et comportements favorables à l’entrepreneuriat. 

C’est à cela que contribue le BAYAMIGO, un jeu de société qui va de l’élaboration des stratégies à l’analyse du résultat obtenu, en passant par la prise de décisions et l’établissement des états financiers. Ce jeu permet l’apprentissage de plusieurs principes économiques utiles à la gestion d’entreprise : l’offre et la demande, la concurrence, la régulation et l’incertitude, les charges fixes et variables, les prévisions et réalisations, le capital, l’emprunt, etc. Dr Ivan Djossa a terminé sa communication sur un ton d’espoir : « Nous espérons que notre initiative de promotion des jeux d’entreprise suscitera l’intérêt des acteurs de l’écosystème entrepreneurial de la République du Tchad que vous êtes tous ici présents ».

Bbeï Kertemar