C’est une revendication historique au Conseil de sécurité de l’ONU. L’Afrique veut renforcer sa représentation dans cette instance. Le ton a été donné par la Sierra Leone qui assure la présidence du Conseil de sécurité. Un premier débat a eu lieu lundi 12 août 2024.

C’est pour la première fois depuis la création de l’ONU que le renforcement de la représentation africaine alimente les débats au Conseil de sécurité de l’ONU. Ce débat  qualifié d’« essentiel » par les pays membres de cette instance onusienne. La Sierra Leone, qui préside le Conseil en août fait de ce sujet une priorité.  Lors de ce premier débat, les représentants présents au Conseil de sécurité ont expliqué que l’Afrique demande une représentation équitable dans tous les organes décideurs de l’ONU et en particulier au Conseil de sécurité.

« Notre demande de deux sièges permanents avec tous les droits et prérogatives des membres actuels et de deux sièges supplémentaires de membres non permanents. C’est une question de justice commune qui doit être abordée. Il est temps de passer à l’étape suivante. », a exigé le président de la Sierra Leone Dr. Julius Bio. Car, le continent africain compte 1,3 milliard d’Africains et 28% des membres de l’ONU sont des pays africains. Malheureusement, il ne dispose que de deux sièges flottants sur les 15 membres du Conseil alors que l’Afrique  joue un rôle important dans le maintien de la paix et la résolution des conflits. C’est pourquoi, la réforme du Conseil de sécurité s’impose avec acuité.

Dans cette optique, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres a estimé qu’il est temps de reformer le Conseil de sécurité compte tenu de la transformation géopolitique actuelle. « En 1945, la plupart des pays africains d’aujourd’hui étaient encore sous domination coloniale et n’avaient pas voix au chapitre dans les affaires internationales », a rappelé le Secrétaire général de l’ONU avant d’affirmer qu’il faut : « Remédier à cette injustice historique et de renforcer la représentation effective de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité. Nous ne pouvons pas accepter que cet organe mondial prééminent n’ait pas de voix permanente pour un continent de plus d’un milliard de personnes… ni que les points de vue de l’Afrique soient sous-estimés sur les questions de paix et de sécurité, tant sur le continent que dans le monde ».

Saturnin ASNAN NON-DOUM