Ce jeudi 8 août, les organisations de la presse tchadienne ont condamné à l’unanimité l’arrestation du rédacteur en chef du site d’informations Tchadinfos.com Badour Oumar Ali. Elles exigent par ailleurs sa libération immédiate.
Au moins huit organisations professionnelles des médias ont dans une déclaration commune condamné « l’enlèvement » du rédacteur en chef de Tchadinfos.com. En matinée, le Patronat de la Presse Tchadienne (PPT) s’est indigné d’un enlèvement pour « des raisons inavouées » en flagrante violation des procédures judiciaires et des textes réglementaires de la presse. « Nous condamnons énergiquement cette manière d’interpeller les journalistes qui est une atteinte à la liberté de presse et à la sécurité des journalistes », précise le président du Patronat Allahondoum Juda qui demande la libération sans condition de Badour Oumar Ali.
Il interpelle les autorités, et particulièrement celles en charge de la sécurité, « à veiller à la sécurité des journalistes qui ne font que faire leur travail avec tous les risques possibles, dans ce pays ».
Dans cette même logique, les organisations professionnelles des médias tchadiens parlent dans leur manifeste de la remise en cause de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. « Cet enlèvement, qu’on peut qualifier de kidnapping d’État, intervient dans un contexte où la liberté de la presse est de plus en plus restreinte au Tchad », fustige la note.
Elles exigent la libération immédiate et sans condition du rédacteur en chef du site d’informations Tchadinfos.com et accordent en sus un ultimatum de 24 heures, à compter de la date de signature de cette déclaration, pour sa libération. « Au demeurant, nous demandons à l’ensemble du corps des médias privés du Tchad de rester mobilisés et en ordre de bataille pour mener d’autres actions de grande envergure dans les jours à venir », prévient le communiqué.
Stanyslas Asnan