Les conséquences de l’apparition du Covid-19 se ressentent durement au CEFOD.

L’apparition du Covid-19 au Tchad déstabilise les activités dans toutes les institutions publiques ou privées. Le Cefod, dont la particularité est de servir de lieu de rencontre, de brassage et de réflexion des différentes couches socioprofessionnelles du pays, n’y échappe pas.

Les conséquences de l’apparition du Covid-19 se ressentent durement au CEFOD. Au niveau de la Direction Générale, tous les protocoles d’accord, les projets de rencontres avec les partenaires techniques et financiers en Europe, les missions de prospections de nouveaux partenaires,… sont suspendus. Le Directeur Général a été empêché d’effectuer une mission en Europe pour rencontrer ces différents partenaires. Le management stratégique du CEFOD est, pour l’instant, compromis et n’est donc ni rose ni rassurant. Le CEFOD qui dépend en grande partie du soutien de ses partenaires extérieures se trouve dans une situation peu enviable en matière de recettes financières. Ce qui rendra, si cette situation perdure, hypothétique la continuité de ses activités et même le paiement régulier des salaires du personnel.

Les locations des salles à l’arrêt

 En effet, l’une des sources de revenus du CEFOD est constituée de la location des salles, dont les activités sont quasiment à l’arrêt. Par exemple, sur les neuf organisations et institutions qui ont réservé les salles pour leurs différents travaux à compter du 20 mars 2020 pour un montant global d’environ 2,5 millions de francs Cfa, aucune n’a réalisé l’activité. Ainsi, en moins de dix jours, le CEFOD a perdu toute cette somme. Les achats et commandes des consommables et fournitures de bureau pour le fonctionnement de la maison ne peuvent être effectués. Pour la protection de ses employés et pour lutter contre la propagation de la maladie conformément aux mesures prises par les autorités, le CEFOD a mis à la disposition du personnel et des usagers des équipements de lavage des mains pour toute personne qui entre dans l’institution. C’est un poste de dépenses non prévu.

Au département « Documentation et Informations Juridiques », la plupart des activités avec le public ont pris un sérieux coût. Les inscriptions de nouveaux lecteurs à la bibliothèque, les entrées, le nombre de documents consultés,… ont fortement baissé. La fermeture de l’Université de N’Djaména et des instituts privés d’enseignement supérieur, l’interdiction de circulation des bus de transports communs n’incitent pas les usagers qui le désirent à effectuer le déplacement à la bibliothèque et la fréquenter. Les recettes issues des inscriptions et d’autres prestations de services à la Banque Tchadienne de Données Juridiques ont également drastiquement baissé, même si le personnel a profité de ce temps mort pour avancer dans les travaux de traitement documentaire (analyse, équipement, classement, correction des listings et de recueils de textes, numérisation des documents du Fonds Tchad et des textes collectés par la BTDJ au Secrétariat Général du Gouvernement, etc.). La mission de formation des jeunes en « Leadership et la participation des jeunes à la politique » prévue à Moundou et la conférence-débats qui devrait en suivre, dans le cadre du Projet MAGIS, est bloquée. Les autres activités y relatives sont aussi toutes suspendues.

Le difficile respect l’échéance des activités

 Au département « Editions et Médias », cause de l’interdiction du transport interurbain, des regroupement de plus de 50 personnes, l’impression et la distribution de Tchad et Culture, les conférences-débats, les missions de reportage (aussi bien à N’Djaména qu’en provinces), la collecte d’informations, les interviews à réaliser, etc. compromettent la parution de Tchad et Culture dans le délai imparti. Les publications  du CEFOD exposées en son sein ne peuvent être vendues comme par le passé car la non circulation des bus commerciaux de transport commun dans la ville de N’Djaména bloque certains citoyens chez eux. Cela perturbe et impacte inéluctablement la réalisation des activités programmées audit département.

Quant aux activités de la Formation, toutes celles qui ont démarré, celles qui sont programmées, les missions de suivi-évaluation, l’exécution des projets en cours, les réponses aux différents appels à propositions,… sont tous au point mort. Les cours de MANORG et FIN ne peuvent plus respecter la programmation surtout avec les partenaires. Pourvoyeur de recettes au CEFOD par ses différentes activités, le Département de la Formation, avec l’arrivée de Covid-19, a été sérieusement déstabilisé dans la réalisation de ses programmations. Ce qui freine fondamentalement le CEFOD dans l’effort entamé pour la recherche de son autofinancement qu’il a entamé depuis quelques années.

S’agissant du CEFOD Business School (CBS), avec la suspension des cours, beaucoup d’étudiants ne sont pas pressés pour solder leur scolarité. La dynamique enclenchée au CBS cette année avec 274 étudiants inscrits est ralentie par cette suspension des cours. Le stage pratique de ceux de la filière Sciences de l’Information Documentaire qui a démarré le 16 mars pour un mois a été brusquement interrompu dès le 19 mars 2020. Les résultats du premier semestre ne sont pas encore connus. Cela risque de perturber sérieusement l’année académique en cours et la prochaine rentrée.

Un avenir très peu rassurant

Le jeune Département Education de Qualité et Insertion Professionnelle initie différents projets de partenariat avec des institutions ou suit ceux en instance de signature. Malheureusement, les rencontres et les activités programmées avec les établissements partenaires et dans les établissements scolaires et éducatifs,… ne peuvent être réalisés.

Globalement, les délais d’exécution de certains projets destinés à renforcer la caisse du CEFOD deviennent difficiles à respecter tout comme les rapports d’exécution à envoyer aux bailleurs de fonds. Du coup, les réclamations de versements des tranches restantes ou des reliquats sont hypothéquées. Les nouveaux projets ne peuvent véritablement connaître un début d’exécution à cause des bénéficiaires qu’on ne peut regrouper. Si cette pandémie s’installe dans la durée, l’avenir du CEFOD et de son personnel demeure sombre.

Djasrangar Namdjingar